EDEN


Eden (Fishtank), 2022, huile sur cuivre, 24 x 33 cm
Eden (Grandes plantes), 2022 huile sur cuivre, 55 x 73 cm
Eden 12, 2021, huile sur cuivre, 35,5 x 55 cm (collection FRAC Aquitaine)
Eden 4 (Montagne), 2020, huile sur cuivre, 45 x 54 cm (collection privée)
Eden 6 (Dévonien) , 2020, huile sur cuivre, 55 x 49 cm (collection privée)
Eden 3 (Deer forest) , 2019-20, huile sur toile, 93 x 134,5 cm (collection privée)
Eden 2 (Carbonifère), 2019-20, huile sur toile, 64,5 x 124 cm
Eden 1 (Danien), 2019, huile sur toile, 64,5 x 124 cm

« Peut-être que mon cerveau s’est transformé en sable », chante Eno. Plus loin, on aperçoit le niveau de l’eau au-dessus de la cime des sapins, dans les paysages engloutis de la série Eden. Notons que ce se sont là encore des peintures d’images et que ces images d’aquariums, où la vitre et la surface de la toile se fondent en un seul écran, projettent une superposition d’images. Encore un reflet flou qui condense plusieurs représentations : fantasmes d’une nature vierge ordonnée pour l’œil humain, où l’artiste repêche des modèles de compositions picturales du XVIIIe siècle (qui conviennent aussi à remémorer la scène d’ouverture de Bambi). D’ailleurs il se demande si l’aquariophilie ne serait pas le dernier refuge du romantisme, bien que le promeneur en ait été chassé, comme l’humanité de cette nature qui, en donnant une version magnifiée d’elle-même, a glissé vers l’artifice et évacué le référent. (…)
on sait que la passion pour l’aquariophilie est née avec la modernité, et que la manière dont elle a entretenu le mythe de l’Atlantide fut une ultime recherche de rédemption. Aussi, le développement de la décoration intérieure dans les milieux bourgeois, d’où ont émergé ces mondes miniatures enchantés, a permis de se protéger dans la sphère privée de la reconfiguration violente de la sphère publique.
Julie Portier


Eden (Fishtank), 2022, oil on copper,, 9.4 x 12.9 in
Eden 12, 2021, oil on copper, 13.9 x 21.6 in (FRAC Aquitaine collection)
Eden (Grandes plantes), 2022, oil on copper, 21.6 x 28.7 in
Eden 4 (Mountain), 2020, oil on copper, 17.7 x 21.2 in (private collection)
Eden 6 (Devonian) , 2020, oil on copper, 21.6 x 19.2 in (private collection)
Eden 3 (Deer forest) , 2019-20, oil on canvas, 36.6 x 53 in (private collection)
Eden 2 (Carboniferous), 2019-20, oil on canvas, 25.4 x 48.8 in
Eden 1 (Danian), 2019, oil on canvas, 25.4 x 48.8 in

“Maybe my brains have turned to sand”, sings Eno. Further away, one notices the level of water over the pine tops, in the submerged sceneries of the series Eden. Let us note that these are again paintings of images and that these images are aquariums, where the glass and the surface of the canvas melt into one single screen, projecting a superposition of images. Once more a blurred reflection, which condenses several representations: fantasises of a virgin nature organised for the human eye, in which the artist rescues models of 18th century pictorial compositions (which are also reminiscent of the opening scene of Bambi). Incidentally he asks whether or not the aquarium is the last sanctuary of romanticism, although the rambler was driven out, like humanity - of this nature which by giving a magnified version of itself slipped towards the artifice and left behind the referent (…)
We know that the passion for the aquarium was born from modernity, and that the way that it kept alive the myth of Atlantis was a final search for redemption. Also, the development of interior design in the bourgeois milieu, from which these enchanted miniature worlds emerged, made it possible to protect oneself in the private sphere from the violent reconfiguration of the public sphere.
Julie Portier