A DIAGRAM OF THE SEA
2015-2016, huile sur toile, 7 tableaux de 38 x 55 cm chacun.
« J'ai appris pour ce projet à peindre l'eau. La fréquentation du musée de la marine, et l'observation de quelques toiles de Manet sont suffisantes pour cela.
Durant l'exécution des toiles, seule la première constitue un authentique travail d'apprentissage, un peu d'effort et une certaine acuité. Pour la deuxième, l'eau devient rapidement un "pattern" infiniment déclinable, l'application et la variation d'un motif. La main travaille et l'esprit peut flotter littéralement au-delà de la surface, dans l'absorption d'un geste qui devient une sorte de mantra. »
Julien Audebert, 2016
Le vent qui souffle sur ces eaux incertaines est le même. C'est l'image de la mer comme un espace total, égal, c'est n'importe où et nulle part en même temps.
Un obstacle au centre, placé toujours à l'identique, vient faire obstruction. A y voir de plus près il s'agit de navires, cadrés à l'identique et occupant à peu près la même surface peinte. Ces navires sont des copies rigoureusement exactes d'après des photos de presse. À la différence des ex-voto marins, où le portrait d'un bateau était installé dans l'église pour assurer sa protection, les navires représentés ici ont tous coulés, disparu, ou ont été victimes d'un incident civil ou militaire durant ces cent dernières années. Ils agissent alors comme des signes temporels précis, dessinant une certaine périodicité, un diagramme.
Une telle histoire peinte par ses navires coulés, rassemble alors ces événements disparates dans un même continuum, ou chacun devient l'occurrence d'un seul navire progressant à l'horizon.